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Créer un spectacle sur Alice Guy, c’est non seulement redonner à cette grande dame sa place d’artiste de premier plan, redécouvrir l’histoire fascinante des débuts du cinéma, mais aussi questionner la place de la femme dans la société et dans les milieux artistiques.

Pionnière du cinéma, travaillant dans un milieu quasi exclusivement masculin, Alice dut se battre pour se faire, sinon aimer, du moins accepter.

A une époque où les femmes possèdent peu de droits, elle s’engouffre avec enthousiasme dans le métier de dactylo, pourtant réservé aux hommes. Cela la conduit peu de temps après à se faire embaucher par Léon Gaumont, sans doute étonné - si ce n’est séduit - par l’assurance et la détermination de cette jeune femme de 21 ans. Les planètes se sont alors alignées pour lui offrir ce destin incroyable « le cinématographe était mon prince charmant à moi » dira-t-elle.

Certains historiens français disputent encore la primauté d’Alice sur la réalisation du premier film de fiction de l’histoire... Ne devrions-nous pas, au contraire, nous enorgueillir d’avoir eu, en France, une femme si brillante, aux côtés des plus grands noms des pionniers du cinéma ? En lui rendant hommage, les américains ne s’y sont pas trompés. C’est d’ailleurs aux états-Unis qu’elle trouva une totale reconnaissance. Elle remporta les louanges de nombreuses revues professionnelles avec les productions de son studio, La Solax.

Alice Guy était persuadée que les femmes avaient un rôle à jouer, qu’elles étaient aussi compétentes que les hommes. Tout dans son travail et son histoire montre à quel point la femme est l’égale de l’homme.

Caroline Rainette